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Møte med G20 Sherpa fra det brasilianske utenriksdepartementet

Monsieur Felipe Hees (Sherpa du Ministère des Affaires Etrangères du Brésil / Sous-Sherpa pour le G20 2024) montrant le Drapeau de l’Autistan, et un représentant de lAutistansk diplomatisk organisasjonObjectif des mesures d’anonymisation: entre autres raisons, essayer de décourager toute velléité ou tout espoir de « shiny autism » dans le cadre de notre organisation.

De 03/07/2024, nous avons eu la chance d’obtenir enfin un dialogue diplomatique avec un membre du Gouvernement brésilien, Monsieur Felipe Hees, qui est un diplomate représentant le Ministère des Affaires Etrangères du Brésil dans le cadre du G20 2024.
Il est souvent présenté sous le titreMinistro Felipe Hees“.
On peut voir ci-dessous (et sur d’autres photos ici dans l’article sur notre participation au C20/G20) que cette personne figure parmi les trois principaux organisateurs brésiliens coordonnant les réunions et le sommet du G20.

L’Ambassadeur Mauricio Lyrio (Sherpa G20 du Brésil), Gustavo Westmann (Conseiller Diplomatique de la Présidence du Brésil) et Felipe Hees (Sherpa G20 du Ministère des Affaires Etrangères du Brésil) – © Image: Audiovisual/G20

Ce dialogue fut bref car imprévu, mais plutôt instructif et rassurant, comme vous allez le voir.

En matière d’autisme, pour surmonter les nombreux obstacles, il faut faire un maximum d’expériences et de tentatives très variées, et il existe unmot magique” : le motessayer”.
Comme avec les loteries, si on n’essaie pas, on n’a aucune chance de succès, c’est certain à 100%, et malheureusement c’est ce que font la plupart des parents et autistes, ce qui explique leur stagnation, hélas.
Quand on ne veut rien changer, rien essayer de nouveau, alors il ne faut pas s’étonner si les situations n’évoluent pas.

Une fois qu’on a compris qu’il ne faut pas avoir peur de ‘prendre le taureau par les cornes’, alors il devient possible de faire presque tout ce qu’on veut.

Etant particulièrement convaincus de ce principe, nous avons donc *essayé* de surmonter la barrière a priori très haute et assez intimidante, qui nous séparait d’un homme aussiimportant et occupé”.

Les accessoires sont souvent utiles, et – de manière assez improviséenous avons utilisé le drapeau de l’Autistan pour aborder ce personnage entre deux réunions, à un moment où il n’était sollicité par personne (ce qui était assez difficile à trouver), et en lui disant qu’il est un diplomate et que donc il connaît beaucoup de pays et de drapeaux, mais probablement pas celui-ci.

Il a répondu très gentiment qu’effectivement il ne le connaissait pas, puis nous avons évidemment expliqué qu’il s’agit dupays des autistes”, en résumant le concept et son but principal (informer les autorités publiques des pays pour qu’elles comprennent mieux les difficultés et les besoins des autistes, afin de créer ou d’améliorer les nécessaires politiques publiques).

Ce Monsieur fut particulièrement ouvert, aimable, sympathique et prévenant (par exemple pour s’empresser de ramasser quelque chose au sol), faisant ainsi preuve d’un comportement vraiment aux antipodes de l’arrogance et de la suffisance de certainespersonnes importantesdans d’autres pays (notamment en Europe).

Ce comportement bienveillant et respectueux est d’ailleurs une chose très courante au Brésil, très appréciée, et qui en fin de compte fait une très grande différence et rend possibles beaucoup de choses.

De plus, il parlait parfaitement la langue française, sans le moindre accent étranger, ce qui assurément facilitait bien les choses, dans notre tentative pour exposer l’essentiel sans abuser de son temps, car nous pouvions parler de manière rapide et précise.

Nous avons commencé par dire prudemment qu’il était étonnant et dommage que pour un pays important et grand comme le Brésil, peuplé de 210 millions d’habitants, il n’y ait aucun organe public spécialisé en charge de l’autisme au niveau national.
Nous avons dit que même en France, qui est un pays qui pourtant est très criticable en termes de prise en compte correcte de l’autisme, une telle entité existe depuis au moins 10 ans, et nous avons donné quelques détails car nous la connaissons bien, en précisant que désormais cet organe comprend environ 7 personnes.

Felipe Hees n’a pu qu’acquiescer (et sans doute commencer à réaliser que nous connaissons nos sujets).

Puis nous avons expliqué, assez diplomatiquement, les importantes difficultés que nous rencontrons pour établir enfin un dialogue (un vrai dialogue constructif utile et durable) avec les organes publics du Brésil, surtout ceux théoriquement concernés par l’autisme, en dépit de nos diverses tentatives, renforcées depuis deux ans.

Nous avons suggéré qu’il pourrait peut-êtredonner un petit coup de poucepour faire en sorte que certains organes publics nous accordent un peu plus d’attention, afin de pouvoir faire uneconnexion”.

Car le problème est que quand le dialogue est trop distant ou trop superficiel, il n’est pas possible d’entrer dans des détails, arguments, exemples et preuves permettant aux interlocuteurs de véritablement comprendre que ce que nous proposons n’est pas seulement un conceptcoolavec un joli drapeau, mais quelque chose de véritablement sérieux et utile.

Pour l’instant au Brésil, les réactions que nous obtenons restent dans les limites des félicitations et de la politesse ou de la gentillesse, mais sans véritable attention, comme s’il était inimaginable que des autistes puissent vraiment apporter des choses précises, concrètes et utiles pour améliorer les politiques publiques dans le domaine.

A notre suggestion de peut-être nous aider un peu pour faire un pont ou créer lemaillon manquant”, Monsieur Hees n’a pas eu de réaction, comportement qui, dans le monde de la diplomatie, signifie probablement qu’une telle proposition n’est pas vraiment réalisable de sa part, ou du moins qu’il n’a pas de réponse immédiate.

Et il est vrai que les discussions relatives aux politiques publiques nationales en matière d’autisme n’ont rien en commun avec les questions de politique internationale, a priori.

Cependant, il nous a dit qu’il trouvait intéressant de connaître notre existence, et que si besoin à l’avenir, il pourra en parler (à des collègues ou autre entités gouvernementales, supposément).

Etant donné qu’il parlait français et qu’il n’y avait pas le moindre obstacle ou inconfort dans la conversation, décontractée et assurément sincère, nous avons prudemment précisé que notre propos n’est pasdes demandes” mer, Tvert imot, des propositions pour aider.

Vu que le ton de la conversation était détendu et sympathique (ce qui doit se deviner d’après la photo), pour résumer les difficultés de dialogue avec les autorités publiques, nous avons mentionné le termeBureaucratistanpar opposition à l’Autistan, ce qui est très explicite, et M. Hees a acquiescé en souriant (alors que dans d’autres pays les gens auraient pu se vexer en prenant cela personnellement).
Pour éviter tout risque, nous avons immédiatement rappelé que ce problème existe dans tous les pays, pas seulement au Brésil.

Ensuite, nous avons mentionné, aussi brièvement que possible, le fait qu’il y a vraiment beaucoup de malentendus dans le domaine de l’autisme, et que nous ne prétendons pas qu’il n’y a pas de problèmes liés à l’autisme. Ceci paraît évident, mais certaines positions de mouvements comme celui de la neuro-diversité brouillent un peu les cartes.

Il a répondu que oui bien sûr il y a des problèmes, et comme exemple de malentendu, nous avons cité de manière très brève le fait que, selon nous, il faut impérativement faire une distinction entre “autisme” (en tant que nature différente), et “les troubles de l’autisme” (qui sont, oppsummert, les aspects problématiques).
Alors que quasiment tout le monde confond les deux, et qu’il est vraiment très difficile de faire comprendre la différence, Felipe Hees a immédiatement compris.
Nous avons utilisé la comparaison avec une noix (les gens voient “autisme” comme juste une noixincassableet donc immangeable, alors qu’il faut comprendre que la noix est composée des défauts ou de la protection (la coque), et des bons côtés (le cerneau, ce qui est nourrissantet savoureux).

Mais à chacun de nos propos il n’y avait pas besoin d’entrer dans les détails car ce Monsieur semblait tout comprendre instantanément. Ce qui explique sans doute son poste.

Etant donné que cette discussion se passait entre deux salles, c’est à dire entre deux des réunions qu’il co-dirigeait, nous ne voulions pas lui prendre plus de temps, même s’il ne montrait aucun signe d’impatience ou d’inconfort.

A la fin, encouragé par cette bonne ambiance, le représentant de lAutistansk diplomatisk organisasjon a eu l’idée de demander à Monsieur Felipe Hees s’il acceptait une photo (et il faut souligner que tout cela était vraiment improvisé, non préparé).

Il a immédiatement accepté en souriant, et il a même proposé de poser avec lui sur la photo, chose qui ne nous était même pas venue à l’idée.

Puis nous avons pris congé de cet homme charmant et particulièrement doué pour comprendre, même des sujets subtils qui ne sont pas dans son domaine.

Cet épisode peut paraître assez anecdotique, mais en y réfléchissant, il est loin d’être superficiel ou inutile.

Faktisk, ceci nous montre que les pouvoirs publics brésiliens ne sont pas si inaccessibles, mais surtout, cela nous confirme dans la validité de notre approche basée sur le concept deDiplomatie Parallèle“.

Selon ChatGPT:
La diplomatie parallèle se réfère à des canaux de communication et de négociation informels et non officiels qui fonctionnent parallèlement aux efforts diplomatiques formels menés par les gouvernements. Elle implique des acteurs non gouvernementaux engageant des dialogues et des efforts de résolution de problèmes pour traiter les conflits ou renforcer la confiance entre les nations.
L’Organisation Diplomatique d’Autistan (ODA) est une entité représentant les intérêts de la communauté autiste dans le monde entier. Elle pratique la diplomatie parallèle en plaidant pour les droits et l’inclusion des personnes autistes par le dialogue avec les gouvernements, les organisations internationales et d’autres parties prenantes. L’ODA promeut la compréhension, l’acceptation et l’accommodement des personnes autistes au sein de la société par des canaux diplomatiques non traditionnels, contribuant ainsi aux efforts globaux en faveur de l’inclusivité et de la diversité sur la scène internationale.

C’est à dire que nous agissons comme si nous étions un pays étranger, ou du moins nous agissons en tant qu’organisation (ONG) étrangère, dans tous les pays.

Donc il est compréhensible que lorsque nous approchons des Ministères de tel ou tel pays, ceux-ci peuvent être assez décontenancés car ils ont l’habitude de dialoguer uniquement avec des entités de leur pays, et pas avec des organisations étrangères qui, en plus, sont des organisationsd’autistes qui parlent”, et qui en plus proposent de les aider (tout cela devant leur paraître un peucomme d’une autre planète”), alors que généralement c’est plutôt l’inverse : les Ministères dialoguent avec des organisations de parents, qui demandent de l’aide.

C’est probablement pourquoi le dialogue direct avec les Ministères est si difficile.

Cette brève rencontre nous conforte donc dans notre projet de concentrer nos efforts sur les Ministères des Affaires Etrangères et sur les Ambassades, ce qui jusqu’à présent s’est plutôt bien passé (par exemple avec l’Inde et avec le Népal).

L’idée qui se dégage de tout cela est que les diplomates sont habitués à dialoguer avec des gens de cultures très différentes, et donc ils sont plus flexibles et moins facilement désarçonnés, voire même pas du tout, quel que soit le sujet.
Il faut ici rappeler queÊtre autiste, c’est un peu être “tout le temps un étranger” (même dans son propre pays)“.

Alors que les personnes des Ministères fontce qu’elles ont à faire”, et ne savent pas comment gérer des propositions qui sont trop éloignées dece qui est prévu”.
De nos jours, on vit hélas dans un monde où ce qui n’a pas déjà été prévu (par quelqu’un d’autre) est devenu quasiment impossible. Et ce problème est plus fort dans les grands pays, où le poids de la bureaucratie est plus lourd.

En conclusion, nous croyons qu’il serait utile et probablement fructueux d’essayer de dialoguer avec ces services et personneshabituées aux étrangers”, dans l’espoir qu’elles puissent faire le lien avec les autorités nationales directement concernées, comme les organes publics en charge du handicap.

L’idée est d’avoir au moins une discussion d’une à deux heures avec une personne d’un Ministère des Affaires Etrangères, notamment au Brésil, pour que cette personne, même si elle n’est pas du tout spécialisée en autisme, comprenne l’importance, la pertinence et la grande utilité de nos explications et informations.
De cette manière, elle pourrait ensuite contacter les autorités directement concernées, pour leur demander de nous accorder suffisamment d’attention, afin que nous puissions enfin, pour de vrai, commencer des dialogues utiles et durables dans l’intérêt des autistes et de leurs familles.

Nous, nous savons très bien que nous pouvons fournir ces informations précises utiles (et nous avons des preuves ou des exemples probants), mais ces autorités ne le savent pas et ne s’en doutent pas. Même quand on insiste poliment et patiemment, cela n’est pas suffisant.
Les Ministères des Affaires Etrangères pourraient donc jouer un rôle demédiateur”, ce qui correspond plus ou moins à leur fonction, et ce qui est, justement, est une chose nécessaire en présence d’autisme.

Par chance, nous avons appris dans une réunion de la veille que le Brésil s’est doté, dans chaque Ministère, de services dédiés à la participation sociale et à la diversité.
Et c’est Monsieur Fabricio Prado, le responsable de ce service pour le Ministère des Affaires Etrangères, qui a expliqué cela.

Il nous a donné sa carte, nous avons envoyé un bref courriel et celui-ci a reçu une réponse très rapide exprimant un intérêt.

Nous allons préparer une lettre à l’attention de ce service qui semble particulièrement encourageant, dans l’espoir d’enfin créer un pontqui touche les deux boutsentre l’Autistan et les organes publics concernés par l’autisme au Brésil.